RECITS DU GOUT: Boules du soleil
Par
Rodolphe Corrion
Ce conte fait partie d'une commande de l'association Culture & Hôpital dans le cadre expérimental d'un atelier multi-sensoriel Alzheimer.
Il était une fois
Dans un pays très lointain où les lions côtoient les girafes
Un marchand
Certainement
Le plus malheureux du monde
Car il était le marchand
Le plus mauvais que l’on ait jamais vu
Tout d’abord
Il n’avait presque pas de marchandise
Il perdait des heures dans la savane ou la forêt
A chercher quoi cueillir
Ou chasser
Pour le vendre après sur le marché
Et même quand il avait quelque chose à vendre
Il était si timide
Si maladroit
Si mutin
Que personne ne voulait rien lui acheter
Un jour
On ne sait trop pourquoi
Il y eut une pénurie
D’oranges
Les habitants de la ville étaient fort malheureux
Car ils aimaient les oranges
En buvaient le jus le matin pour se fortifier
En mangeaient pour se rafraîchir à midi
Et le soir
Mélangeaient le jus du fruit avec de la cannelle
Pour terminer le repas
C’est peut-être pour cela qu’il n’y avait plus d’oranges
Car les gens en mangeaient trop
Le marchand
Lui
Ne voyait pas bien la différence
Car de toute façon
Il ne vendait jamais grand-chose
Et donc
Pénurie ou pas
Il était toujours pauvre
Sans toit
Sans famille
Les gens étaient tristes
On pensait bien à aller loin très loin au nord pour chercher des oranges
Mais les autres marchands se demandaient comment faire
Surtout qu’il y avait leur maison
Leur conjoint
Leurs enfants
Et ils n’avaient aucune envie de quitter tout cela pour partir dans un voyage incertain
Alors
Notre marchand pauvre
Qui n’avait pas d’attache
Songea que pour la première fois
Il pourrait enfin vendre quelque chose
Et devenir riche
Il s’adressa à la population
Gens de la ville
Ne soyez pas chagrin
Je pars sur l’heure chercher des oranges dans le nord
Et je reviendrai avec les plus belles oranges du monde
Les gens l’acclamèrent pour se moquer de lui car personne n’y croyait
Et il partit
Il marcha plusieurs jours
Vers le nord
Et se trouva bientôt devant d’immenses vergers
Il demanda à un paysan
Y a-t-il des oranges par ici
Oui étranger
Nous avons des oranges
Le marchand songea qu’il n’avait pas d’argent
Et qu’il ne pouvait donc pas acheter de la marchandise
Il se résolut à revenir la nuit
Pour piller le verger
Et se sauver sans payer les fruits
La nuit venue
Il était dans le verger
Avec son gros sac de toile
Vide encore
Qu’il s’apprêtait à remplir
La nuit était noire
Le ciel nuageux voilait les étoiles et la lune
Il tâta les fruits
Et reconnut la peau épaisse de l’orange
Mais fût étonné de la petite taille du fruit
Les oranges de ce pays-ci sont fort petites
Bah
Elles conviendront bien
Et il remplit son sac
Le lendemain
Il était sur la route
Déjà loin des vergers
Il ouvrit le sac et sortit un fruit
Il était en effet plus petit qu’une orange mais aussi jaune comme le soleil de midi
Décidément
Ce pays est plein de curiosités se dit le marchand
Bah pour une fois
J’ai un argument pour vendre plus cher
De retour dans sa ville
Il s’installa au milieu de la place
Et commença à haranguer les foules pour vendre le produit de son rapt
Les gens accouraient
Des oranges
Enfin
Le marchand expliqua qu’il s’agissait d’oranges spéciales
Qu’elles avaient la couleur du soleil
Et qu’elles valaient très cher
Il en obtint un bon prix
Et comme il les avait volées
Se félicita de la très bonne opération qu’il venait de faire
Mais quelques heures après
Un homme furieux déboula sur la place
Escroc
Ton orange est immangeable
Elle est bien trop acide
Et il lui jeta le fruit au visage
Exigea d’être remboursé
Et repartit chez lui en grommelant
Il y en a toujours un pour râler se dit le marchand
Mais bientôt
Ce furent presque tous les clients qui revenaient un à un pour se plaindre
Ce fruit à chair jaune soleil n’est pas une orange
Et le marchand dû rembourser tous les mécontents
Et il se retrouva sans rien
Toujours en pénurie d’oranges
La ville attendait son héros
Celui qui lui en fournirait
Le marchand se résolut à refaire le voyage
Et à faire bien plus attention cette fois-ci
Arrivé devant les vergers après quelques jours de marche
Il trouva le même paysan que la première fois
Quels sont donc ces étranges fruits couleur de soleil et si acides qui poussent dans tes arbres
Ce sont des citrons
On en fait pousser autant que des oranges
La nuit tombée
Le marchand se faufila dans le verger et tâta de nouveau les fruits au hasard
Il reconnut les citrons avec leur petite taille et les méprisa
Il tâta un arbre
Puis un autre
Puis un autre encore
Puis un grand nombre d’arbres du verger
Pas la moindre orange
Et soudain
Il découvrit un fruit étonnant
La peau comme une orange
Mais bien plus gros
Voici ce qu’il me faut
Des fruits deux fois plus gros que les oranges se vendront bien
Il remplit son panier
Et se sauva
Le voyage du retour lui sembla plus bref que la dernière fois
Bien qu’il portait un sac fort lourd de tous ces fruits
Une fois en ville il appela les gens pour vendre ses grosses oranges
Les habitants étaient devenus méfiants
Et ils exigèrent que le marchand tranche le fruit en deux pour voir si sa chair n’était pas jaune comme les citrons
Le marchand trancha un fruit
Et tous furent en admiration devant ce rouge de la chair
Ils achetèrent à prix d’or cette merveille venue de loin
Et le marchand eut bientôt tout vendu
Mais un premier client revint vers lui le visage sombre
Ton fruit est trop amer
Le manger est difficile
Tu nous as encore eus
Et bientôt presque tous les habitants revinrent eux aussi mécontents
Le marchand dû rendre l’argent
Et se retrouva encore sans le sou
Je vais retourner une dernière fois dans le pays au nord
Je vais bien repérer le fruit
Et je reviendrai avec
Et il partit à nouveau
Et bientôt
Il était devant les vergers
Pour la troisième fois
Le paysan était tout étonné de le revoir encore
Que viens-tu me demander cette fois-ci étranger
Rien
Je voudrais juste voir où sont les oranges de ton verger
Car on m’a parlé de fruits plus gros et amers mais qui ne sont pas des oranges
Oui rétorqua le paysan
Ce sont des pamplemousses
Nous en faisons aussi pousser ici
Et la nuit venue
Le marchand était dans le verger
Il cueillit un citron
Il cueillit un pamplemousse
Et il chercha le fruit à la peau égale mais à la taille entre les deux
Pas facile tant il y avait de fruits
Il finit par le trouver
Et en cueillit beaucoup
Et se sauva
Le troisième voyage du retour lui parut encore plus court
Il avait le cœur battant
Il imaginait déjà les recettes de cette vente à succès
A la ville il proposa ses oranges mais personnes n’en voulait
Pourtant ce sont des oranges
C’est exactement ce que vous vouliez
Oui mais depuis ton départ une femme a pressé un fruit jaune soleil que tu lui avais vendu
Et elle a fait une sauce délicieuse
Et un homme a bu le jus du gros fruit à chair rouge
Et en boisson c’est délicieux
N’en n’aurais-tu pas à vendre des petits jaunes et des gros à chair rouge
Le marchand était dépité
Voici que maintenant les habitants voulaient ces fruits qu’ils lui avaient jetés au visage
Il décida donc de réunir tous les habitants
Gens de la ville
Vous voulez des citrons
Vous voulez des pamplemousses
Et vous ne voulez plus d’oranges
Ce n’est pas vrai répondit une femme
Moi je veux des oranges
Moi des citrons dit un homme plus loin
Avec du miel il est délicieux quand on le chauffe
Vous n’avez aucun goût dit une vieille femme
Le pamplemousse
Voici ce qu’il nous faut
Ce n’est pas sucré comme l’orange mais on peut le boire contrairement au citron
Et une dispute éclata
Chacun avait son avis sur le fruit et la façon de l’agrémenter
Le marchand eut alors une idée
Mes amis
Achetez mes oranges et dans quelques temps je vous promets que nous aurons en abondance ces trois fruits
Le silence se fit
Personne n’avait confiance
Alors le marchand prit son courage à deux mains et argumenta
C’est moi qui vous ai vendu des citrons et des pamplemousses
Et certains ont aimé cela
Je suis le seul à savoir où ils poussent en abondance
Si vous ne me faites pas confiance
Alors tant pis
Vous n’aurez aucun des trois
Et il commença à s’éloigner de la place
La foule ne resta pas longtemps silencieuse
Bientôt elle mugissait
Non reste marchand nous t’achetons tout
Et le marchand rebroussa chemin et déclara
Pour mener à bien mon projet
Je vous vends mes oranges deux fois le prix
La foule gronda
Très bien donc vous n’aurez rien
Non non c’est d’accord repris le chœur des habitants
Et le marchand vendit ses oranges fort cher
Et il reprit le chemin des vergers du nord
Une fois sur place il s’adressa au paysan
Toujours le même
Paysan
Voici beaucoup d’argent pour acheter des arbres à citrons à oranges et à pamplemousses
Le paysan n’en crut pas ses yeux
Mais c’est énorme cette somme
Oui car je les veux grands et déjà pleins de fruits
Et je les veux en terre dans des gros pots
Et je veux une charrette pour les transporter jusqu’à ma ville
Et tout ceci fut fait
Une fois à la ville le marchand replanta les arbres
Vendit les fruits
Et fut loué longtemps pour avoir fait découvrir les citrons et les pamplemousses à ceux qui ne connaissaient que les oranges
Rodolphe Corrion
Ce conte fait partie d'une commande de l'association Culture & Hôpital dans le cadre expérimental d'un atelier multi-sensoriel Alzheimer.
Il était une fois
Dans un pays très lointain où les lions côtoient les girafes
Un marchand
Certainement
Le plus malheureux du monde
Car il était le marchand
Le plus mauvais que l’on ait jamais vu
Tout d’abord
Il n’avait presque pas de marchandise
Il perdait des heures dans la savane ou la forêt
A chercher quoi cueillir
Ou chasser
Pour le vendre après sur le marché
Et même quand il avait quelque chose à vendre
Il était si timide
Si maladroit
Si mutin
Que personne ne voulait rien lui acheter
Un jour
On ne sait trop pourquoi
Il y eut une pénurie
D’oranges
Les habitants de la ville étaient fort malheureux
Car ils aimaient les oranges
En buvaient le jus le matin pour se fortifier
En mangeaient pour se rafraîchir à midi
Et le soir
Mélangeaient le jus du fruit avec de la cannelle
Pour terminer le repas
C’est peut-être pour cela qu’il n’y avait plus d’oranges
Car les gens en mangeaient trop
Le marchand
Lui
Ne voyait pas bien la différence
Car de toute façon
Il ne vendait jamais grand-chose
Et donc
Pénurie ou pas
Il était toujours pauvre
Sans toit
Sans famille
Les gens étaient tristes
On pensait bien à aller loin très loin au nord pour chercher des oranges
Mais les autres marchands se demandaient comment faire
Surtout qu’il y avait leur maison
Leur conjoint
Leurs enfants
Et ils n’avaient aucune envie de quitter tout cela pour partir dans un voyage incertain
Alors
Notre marchand pauvre
Qui n’avait pas d’attache
Songea que pour la première fois
Il pourrait enfin vendre quelque chose
Et devenir riche
Il s’adressa à la population
Gens de la ville
Ne soyez pas chagrin
Je pars sur l’heure chercher des oranges dans le nord
Et je reviendrai avec les plus belles oranges du monde
Les gens l’acclamèrent pour se moquer de lui car personne n’y croyait
Et il partit
Il marcha plusieurs jours
Vers le nord
Et se trouva bientôt devant d’immenses vergers
Il demanda à un paysan
Y a-t-il des oranges par ici
Oui étranger
Nous avons des oranges
Le marchand songea qu’il n’avait pas d’argent
Et qu’il ne pouvait donc pas acheter de la marchandise
Il se résolut à revenir la nuit
Pour piller le verger
Et se sauver sans payer les fruits
La nuit venue
Il était dans le verger
Avec son gros sac de toile
Vide encore
Qu’il s’apprêtait à remplir
La nuit était noire
Le ciel nuageux voilait les étoiles et la lune
Il tâta les fruits
Et reconnut la peau épaisse de l’orange
Mais fût étonné de la petite taille du fruit
Les oranges de ce pays-ci sont fort petites
Bah
Elles conviendront bien
Et il remplit son sac
Le lendemain
Il était sur la route
Déjà loin des vergers
Il ouvrit le sac et sortit un fruit
Il était en effet plus petit qu’une orange mais aussi jaune comme le soleil de midi
Décidément
Ce pays est plein de curiosités se dit le marchand
Bah pour une fois
J’ai un argument pour vendre plus cher
De retour dans sa ville
Il s’installa au milieu de la place
Et commença à haranguer les foules pour vendre le produit de son rapt
Les gens accouraient
Des oranges
Enfin
Le marchand expliqua qu’il s’agissait d’oranges spéciales
Qu’elles avaient la couleur du soleil
Et qu’elles valaient très cher
Il en obtint un bon prix
Et comme il les avait volées
Se félicita de la très bonne opération qu’il venait de faire
Mais quelques heures après
Un homme furieux déboula sur la place
Escroc
Ton orange est immangeable
Elle est bien trop acide
Et il lui jeta le fruit au visage
Exigea d’être remboursé
Et repartit chez lui en grommelant
Il y en a toujours un pour râler se dit le marchand
Mais bientôt
Ce furent presque tous les clients qui revenaient un à un pour se plaindre
Ce fruit à chair jaune soleil n’est pas une orange
Et le marchand dû rembourser tous les mécontents
Et il se retrouva sans rien
Toujours en pénurie d’oranges
La ville attendait son héros
Celui qui lui en fournirait
Le marchand se résolut à refaire le voyage
Et à faire bien plus attention cette fois-ci
Arrivé devant les vergers après quelques jours de marche
Il trouva le même paysan que la première fois
Quels sont donc ces étranges fruits couleur de soleil et si acides qui poussent dans tes arbres
Ce sont des citrons
On en fait pousser autant que des oranges
La nuit tombée
Le marchand se faufila dans le verger et tâta de nouveau les fruits au hasard
Il reconnut les citrons avec leur petite taille et les méprisa
Il tâta un arbre
Puis un autre
Puis un autre encore
Puis un grand nombre d’arbres du verger
Pas la moindre orange
Et soudain
Il découvrit un fruit étonnant
La peau comme une orange
Mais bien plus gros
Voici ce qu’il me faut
Des fruits deux fois plus gros que les oranges se vendront bien
Il remplit son panier
Et se sauva
Le voyage du retour lui sembla plus bref que la dernière fois
Bien qu’il portait un sac fort lourd de tous ces fruits
Une fois en ville il appela les gens pour vendre ses grosses oranges
Les habitants étaient devenus méfiants
Et ils exigèrent que le marchand tranche le fruit en deux pour voir si sa chair n’était pas jaune comme les citrons
Le marchand trancha un fruit
Et tous furent en admiration devant ce rouge de la chair
Ils achetèrent à prix d’or cette merveille venue de loin
Et le marchand eut bientôt tout vendu
Mais un premier client revint vers lui le visage sombre
Ton fruit est trop amer
Le manger est difficile
Tu nous as encore eus
Et bientôt presque tous les habitants revinrent eux aussi mécontents
Le marchand dû rendre l’argent
Et se retrouva encore sans le sou
Je vais retourner une dernière fois dans le pays au nord
Je vais bien repérer le fruit
Et je reviendrai avec
Et il partit à nouveau
Et bientôt
Il était devant les vergers
Pour la troisième fois
Le paysan était tout étonné de le revoir encore
Que viens-tu me demander cette fois-ci étranger
Rien
Je voudrais juste voir où sont les oranges de ton verger
Car on m’a parlé de fruits plus gros et amers mais qui ne sont pas des oranges
Oui rétorqua le paysan
Ce sont des pamplemousses
Nous en faisons aussi pousser ici
Et la nuit venue
Le marchand était dans le verger
Il cueillit un citron
Il cueillit un pamplemousse
Et il chercha le fruit à la peau égale mais à la taille entre les deux
Pas facile tant il y avait de fruits
Il finit par le trouver
Et en cueillit beaucoup
Et se sauva
Le troisième voyage du retour lui parut encore plus court
Il avait le cœur battant
Il imaginait déjà les recettes de cette vente à succès
A la ville il proposa ses oranges mais personnes n’en voulait
Pourtant ce sont des oranges
C’est exactement ce que vous vouliez
Oui mais depuis ton départ une femme a pressé un fruit jaune soleil que tu lui avais vendu
Et elle a fait une sauce délicieuse
Et un homme a bu le jus du gros fruit à chair rouge
Et en boisson c’est délicieux
N’en n’aurais-tu pas à vendre des petits jaunes et des gros à chair rouge
Le marchand était dépité
Voici que maintenant les habitants voulaient ces fruits qu’ils lui avaient jetés au visage
Il décida donc de réunir tous les habitants
Gens de la ville
Vous voulez des citrons
Vous voulez des pamplemousses
Et vous ne voulez plus d’oranges
Ce n’est pas vrai répondit une femme
Moi je veux des oranges
Moi des citrons dit un homme plus loin
Avec du miel il est délicieux quand on le chauffe
Vous n’avez aucun goût dit une vieille femme
Le pamplemousse
Voici ce qu’il nous faut
Ce n’est pas sucré comme l’orange mais on peut le boire contrairement au citron
Et une dispute éclata
Chacun avait son avis sur le fruit et la façon de l’agrémenter
Le marchand eut alors une idée
Mes amis
Achetez mes oranges et dans quelques temps je vous promets que nous aurons en abondance ces trois fruits
Le silence se fit
Personne n’avait confiance
Alors le marchand prit son courage à deux mains et argumenta
C’est moi qui vous ai vendu des citrons et des pamplemousses
Et certains ont aimé cela
Je suis le seul à savoir où ils poussent en abondance
Si vous ne me faites pas confiance
Alors tant pis
Vous n’aurez aucun des trois
Et il commença à s’éloigner de la place
La foule ne resta pas longtemps silencieuse
Bientôt elle mugissait
Non reste marchand nous t’achetons tout
Et le marchand rebroussa chemin et déclara
Pour mener à bien mon projet
Je vous vends mes oranges deux fois le prix
La foule gronda
Très bien donc vous n’aurez rien
Non non c’est d’accord repris le chœur des habitants
Et le marchand vendit ses oranges fort cher
Et il reprit le chemin des vergers du nord
Une fois sur place il s’adressa au paysan
Toujours le même
Paysan
Voici beaucoup d’argent pour acheter des arbres à citrons à oranges et à pamplemousses
Le paysan n’en crut pas ses yeux
Mais c’est énorme cette somme
Oui car je les veux grands et déjà pleins de fruits
Et je les veux en terre dans des gros pots
Et je veux une charrette pour les transporter jusqu’à ma ville
Et tout ceci fut fait
Une fois à la ville le marchand replanta les arbres
Vendit les fruits
Et fut loué longtemps pour avoir fait découvrir les citrons et les pamplemousses à ceux qui ne connaissaient que les oranges