ALICE
Par
Rodolphe Corrion
Ce texte a été composé en juin 2022, dans le cadre de l'Exposition « Infraordinaire » à la Librairie Zeugma (Montreuil). Il accompagnait les photos de Léa Crouzat [https://www.leacrouzat.com] dont j'étais le modèle.
Alice des pressings
J'avance tambour battant dans le terrier gris
Je m'abreuve du sang chaud de la ville
Et bouillonnent en moi les merveilles de granit
Tissus maculés à l'odeur de sueur et de suie
Alice dépressive
Que ne suis-je née Reine de Cœur dirait-elle
Et moi je regarde oisif le monde courir après les lièvres fous
Pareil à la Dame de Carreaux
Rouge comme les lèvres et losange pour casser ma rondeur terrible
Le miroir me ment chaque jour
Me raconte nu et humide
Alors que tout sec et vêtu j'apparais en olympien fastueux
Alice des lessives
J'ai tissé le chant de mon monde
J'ai cousu les bleus et les rouges
Un tiers deux tiers
Pour me sentir entier et flamboyant
Et j'apparais rêveur
Noyé dans mon lit devin
Futur cercueil chaud pour mon être froid
Mais libre
Et hurlant à la face du terne
Je suis la couleur
Je suis la nuance du cœur battant
Et même réduit en poudre par le feu
Il restera toujours les mots pour être brume
Nuage pourpre
Roitelet fragile mais présent
Appelé à régner sur la toile persistante de l'ailleurs
Rodolphe Corrion
Ce texte a été composé en juin 2022, dans le cadre de l'Exposition « Infraordinaire » à la Librairie Zeugma (Montreuil). Il accompagnait les photos de Léa Crouzat [https://www.leacrouzat.com] dont j'étais le modèle.
Alice des pressings
J'avance tambour battant dans le terrier gris
Je m'abreuve du sang chaud de la ville
Et bouillonnent en moi les merveilles de granit
Tissus maculés à l'odeur de sueur et de suie
Alice dépressive
Que ne suis-je née Reine de Cœur dirait-elle
Et moi je regarde oisif le monde courir après les lièvres fous
Pareil à la Dame de Carreaux
Rouge comme les lèvres et losange pour casser ma rondeur terrible
Le miroir me ment chaque jour
Me raconte nu et humide
Alors que tout sec et vêtu j'apparais en olympien fastueux
Alice des lessives
J'ai tissé le chant de mon monde
J'ai cousu les bleus et les rouges
Un tiers deux tiers
Pour me sentir entier et flamboyant
Et j'apparais rêveur
Noyé dans mon lit devin
Futur cercueil chaud pour mon être froid
Mais libre
Et hurlant à la face du terne
Je suis la couleur
Je suis la nuance du cœur battant
Et même réduit en poudre par le feu
Il restera toujours les mots pour être brume
Nuage pourpre
Roitelet fragile mais présent
Appelé à régner sur la toile persistante de l'ailleurs